Ph 1.3     De la loupe à l'oculaire....


Le but des instruments d’optique étudiés plus tard ( microscope, lunette astronomique ) est de donner une image perçue plus grosse d’un objet. La grandeur physique déjà introduite : le grandissement s’avère insuffisante pour rendre compte de cette exigence, notamment quand l’image se trouve très éloignée de l’œil : elle peut être plus grande que l’objet mais perçue plus petite.
Nous allons donc commencer par parler de la vision d’objets lointains (situés à l’infini), puis expliquer comment on traite le sujet dans les dessins (il n’est pas facile avec une feuille non infinie d’y placer un objet à l’infini !!!) et introduire une nouvelle grandeur qui correspondra mieux à notre objectif.

1. Quelques informations sur l’œil

L’œil humain est un récepteur important. Du point de vue optique, il est constitué essentiellement :

La partie de l’œil la plus importante (en ce qui nous concerne dans ce cours) est le cristallin :
Il s’agit d’une lentille convergente bien particulière : Pour voir clair, l’image doit se former sur la rétine
Si l'image ne se forme pas sur la rétine on voit "flou"...
Animation
Mais l'oeil peut  "accommoder" : la cristallin est une lentille convergente, de distance focale variable ; l’action des muscles oculaires fait plier la lentille et modifie la focale. (fig 3)

   

Pour l’œil, la position de repos est donc la vision d’un objet à l’infini; chaque fois qu’un objet sera plus près, il y aura accommodation donc action de muscles et fatigue oculaire.
Chaque appareil optique donnera de l’objet une image située à l’infini de manière à respecter cette contrainte.

Remarque : distance minimale de vision nette : dm
La distance minimale à laquelle on peut observer un objet distinctement et sans fatigue excessive s’appelle la distance minimale de vision distincte. Elle dépend de l’âge et des défauts de l’œil. Elle est estimée à 25 cm pour un adulte jeune dont l’œil est normal.

2. image d’un objet situé à l’infini

Pour un objet situé à l’infini, tous les rayons issus d’un point arriveront sur la lentille avec une différence d’angle si petite qu’on pourra les considérer comme parallèles :

Ceci sera vrai pour tous les points de l’objet.

Un objet peut de plus être considéré à l’infini mais n’étant pas ponctuel (par ex : le soleil). Voici comment on en trace l’image par une lentille convergente :

Puisque l’objet est à l’infini, son image sera dans le plan du foyer image de la lentille. (En pointillés sur le dessin).
L’intersection entre ce plan et le rayon issu de B non dévié définit B’.

3. Une figurine plus grande, paraît-elle nécessairement plus grosse ?

3.1 Notion de diamètre apparent

Exp. (cf. classe de seconde) : Prendre 2 stylos de même taille. Les placer de manière à en voir un plus grand que l’autre.
Conclusion :  le stylo le plus proche paraît plus grand.

 Le diamètre apparent d’un objet est l’angle sous lequel on le voit.

Evidemment le diamètre apparent (c’est la raison pour laquelle on précise "apparent") est différent si l’objet est loin ou proche.

3.2 Comment percevoir plus gros un objet ?

Pour distinguer les détails d’un objet, la première chose à faire consiste à approcher l’objet de l’œil.

Comparer les schémas n°1 et n°2 . 

Dans le schéma 2, l’objet est plus proche, on le "voit" plus grand .

Comment évolue le diamètre apparent de l’objet AB  du schéma n°1 au schéma n°2 ?

Schéma 1   
Schéma 2    

a 2 >a 1 le diamètre apparent augmente quand on rapproche l’objet de l’œil.

« Grossir » un objet, c’est augmenter son diamètre apparent.  
Il existe une seconde possibilité : trouver un système optique à travers lequel l’image aura un diamètre apparent plus grand que l’objet.

4. « Grossir » avec une lentille convergente : la loupe.

Quand l’objet est à la distance minimale de vision distincte, pour augmenter encore le diamètre apparent on utilise une loupe.

Comparer les schémas n°3 et n°4 ; pourquoi la loupe (lentille convergente) grossit-elle ?

La loupe grossit car elle permet d’augmenter l’angle sous lequel est vu l’objet

 Compléter le schéma 4 par deux rayons issus de B : l’un parallèle à l’axe optique, l’autre passant par le centre optique de la loupe (l’œil est placé au foyer image F’ de la loupe).

Schéma 3            Schéma 4
Le grossissement est le paramètre qui rendra compte de la qualité de l’appareil optique. On le définit par :   
α’ : angle sous lequel on voit l’image de l’objet donnée par la loupe.
α : angle sous lequel on voit l’objet à l’œil nu et placé à la distance minimale de vision distincte.

NB : dans toute la suite on considérera que les angles sont assez petits pour que l’on puisse utiliser l’approximation : tan α ≈ α. 

En utilisant les schémas 3 et 4, exprimer le grossissement de la loupe pour un œil normal, placé au foyer F’, ( indiquer les angles α et α ' sur les schémas )

 
d’où :      ou  : 
Si dm = 25 cm = 0.25 m alors  

Compléter :
Grossir 10 fois, c’est augmenter 10 fois le diamètre apparent, soit diviser par 10 la distance d’observation.
En effet , d'après le schéma 1 :  et d'après le schéma 2  :    
Si α2 = 10 α1 alors    : 

Pour voir les détails d’un petit objet, on peut l’approcher à 25 cm de l’œil ( on considère que pour un œil « normal », la distance minimale de vision distincte est dm = 25 cm ). Quand on observe l’image de cet objet à travers une loupe qui grossit 10 fois, on voit ce que l’on verrait de l’objet si notre œil nous permettait de le voir nettement à une distance de 2,5 cm.

Rem : Pourquoi le grandissement défini aux tp précédents ne peut-il pas rendre compte, comme le grossissement, de la perception d’un objet ?

Si l’image est lointaine, même si le grandissement est important, elle apparaîtra petite.

5. L’oculaire des instruments d’optique.

5.1 Observer sans fatigue pour l’œil …

La loupe utilisée telle quelle, est encore incomplète : il nous faut satisfaire aux réalités de l’œil : à savoir qu’il se fatigue s’il accommode. Il faut donc qu’on utilise la loupe de telle manière que l’image A’B’ soit rejetée à l’infini. Utilisée comme cela on l’appelle oculaire et elle constitue une partie de tous les instruments d’optique : celle proche de l’œil (d’où son nom).

Compléter le schéma n°5 en traçant deux rayons issus de B (l’œil étant placé au foyer image F’ de la loupe et l’objet AB placé au foyer objet F).


Dans ce cas, l’image donnée par la loupe permet-elle à l’œil une observation sans fatigue ?

Oui, car l’image est à l’infini

5.2 De la loupe à l’oculaire :

Déterminer expérimentalement la distance focale des deux lentilles à votre disposition. (f1’ = 5 cm ; f2’ = 10 cm)
Exprimer puis calculer le grossissement dans chacun des deux cas.
Lentille 1 :   et lentille 2 :

On désire les utiliser en loupe, pour une observation sans fatigue pour l’œil. Quelle est la meilleure loupe ?

La meilleure loupe est celle dont le grossissement est le plus grand c’est-à-dire dont la distance focale est la plus petite ou la vergence la plus grande.

Quelle est la valeur maximale de la distance focale d’une lentille pour être utilisée comme loupe ?

Pour une loupe, on a   :

Conclure.

L’oculaire des instruments d’optique que nous étudierons (lentille placée du côté de l’œil) est une lentille convergente, utilisée en loupe, dans le cas où l’objet est placé dans le plan focal objet pour que l’image soit à l’infini ce qui permet une observation sans fatigue.

6. « Grossir » avec deux lentilles convergentes 

Pour observer les détails d’un petit objet, on vient de l’observer à la loupe.Comment augmenter encore son diamètre apparent en utilisant une deuxième lentille convergente ?

Proposer une (ou des) solution (s) en expliquant à l’aide de schémas.

Une première lentille grossit l’objet une première fois. L’image obtenue est donc plus grande que l’objet. L’oculaire, lentille utilisée en loupe placée près de l’œil, grossit cette image.

Problèmes :
l’image obtenue par la première lentille (image intermédiaire) doit être à droite de cette lentille.
l’image intermédiaire doit se trouver au foyer objet de l’oculaire pour que l’image finale soit à l’infini